Pour faciliter l’expression individuelle sur un registre metaphorique

Présentation
Nous avons l’habitude d’utiliser des mots pour nous exprimer. Certains y sont très à l’aide d’autres moins, certains parlent beaucoup et d’autres pas assez, et il est parfois difficile de faire passer ce qu’on a à dire.
Le photolangage vient enrichir l’expression individuelle par du visuel : les mots ne sont pas perdus, ils sont en quelque-sorte “augmentés” par le puissant registre de l’image.
Modalités
Le photolangage consiste à demander de choisir une image, parmi un stock d’images disponibles, pour exprimer quelquechose en réponse à une question (par exemple : “ce que j’attend de ce séminaire”).
À partir de ce principe, il existe de nombreuses modalités différentes, dont voici la plus fréquente :
- En amont, disposer un stock d’images sur une table (ou au sol)
- Enoncer la question et demander à chacun de choisir une image qui illustre sa réponse à cette question (par exemple : “Comment vivez vous votre rôle sur le projet ?”)
- Variante : donner à chacun 2 images face cachée et demander d’en garder une seule, celle qui lui permet de répondre à la question
- Faire un tour de table dans lequel chacun présente son image
Ce que cela produit
De la profondeur dans l’expression : l’utilisation des images permet d’en dire plus et plus facilement.
De l’attention dans l’écoute : lorsqu’un participant montre son image, les autres sont curieux de savoir ce qu’il va en dire. L’attention est maintenue par ce phénomène de curiosité.
Compléments
- L’imagerie étant un registre d’expression très puissant, il permet généralement aux participants d’en dire beaucoup, et parfois même de transmettre aux autres des choses qu’ils ne pensent pas. Il convient d’éviter les sur-interprétations des auditeurs, et de garder l’imagerie pour ce qu’elle est : une aide au propos
- Le photolangage n’est pas un processus divinatoire : il arrive que des participants choisissent une image au hasard et disent ce qu’elle leur inspire. Cette façon de faire est correcte dans la mesure où ils expriment effectivement des choses sincères et vraies pour eux.
- Il peut arriver que des participants bloquent dans le choix de l’image : dans ce cas les encourager à prendre la première image qui leur a attiré l’oeil
- Pour constituer son stock d’images, on peut : découper des images dans des magazines, trouver des cartes postales, utiliser un stock “tout fait” qui a sa propre cohérence graphique / symbolique (par exemple les cartes du jeu Dixit, très efficaces car très riches)
Ingrédients utilisés :
En majeure
- I1 – Les langages métaphoriques car le photolangage invite naturellement à la métaphore, sans qu’il soit nécessaire de le préciser lors de l’instruction
- I2 – La réflexion individuelle préalable car le choix de l’image est strictement individuel
- I3 – Le partage des représentations car les participants répondent tous à la même question, chacun exprimant sa propre représentation
- I4 – La bonne question car le fait de formuler le sujet sous cette forme augmente la puissance du processus
En mineure
- I10 – Aider les ressentis si la question posée est orientée vers du ressenti, par exemple “Quel est votre état d’esprit sur …”. Le photolangage facilite grandement l’expression des ressentis
- I14 – Laisser émerger car le temps où les participants choisissent leur image est un temps qui “laisse venir”
Illustration :
Quelques cartes du jeu Dixit :



