R20 : Explorer puis discerner

Pour avoir une bonne conversation, sur un sujet à explorer, en évitant de se précipiter dans les conclusions

Présentation

Lorsqu’un groupe doit produire une réflexion sur un sujet, il a souvent tendance à se précipiter dans les conclusions sans avoir pris le temps de l’échange exploratoire. Typiquement, l’un des participants se lève pour écrire sur le paperboard des choses qui deviendront, in fine, les conclusions.

“Explorer puis discerner” permet de structurer le temps de travail en deux  phases clairement identifiées, et donc de s’assurer que le temps d’exploration aura bien lieu.

Modalités

Le principe de base de “Explorer puis discerner” est de séparer clairement le temps de la discussion exploratoire de celui de la synthèse, en associant à la fois un espace de travail distinct et un temps distinct à ces deux étapes

  1. Présenter la question à traiter (un sujet exploratoire)
  2. Napper la table (feuille de paperboard) et y dessiner un rectangle assez large, qui laisse une marge d’environ 20 cm avec le bord de la feuille. Placer des feutres sur la table (plusieurs couleurs, au moins deux par participant)
  3. Donner la consigne : “pour réfléchir à ce sujet, vous allez procéder en deux temps : pendant le temps 1 (x minutes), cherchez à avoir de bons échanges, à comprendre les points de vue de chacun, à explorer ce sujet ensemble. Notez vos idées au fur et à mesure des échanges, dans la zone située à l’extérieur du rectangle. Lors du temps 2, vous synthétiserez les conclusions de votre échange sous une forme structurée et lisible, à l’intérieur du rectangle”
  4. Mettre en route un minuteur visible du groupe, pour la phase 1. A l’issue de la phase 1, notifier au groupe qu’on passe à la phase 2
  5. Pour la phase 2, insister sur le caractère exploitable du livrable : “il s’agit de formuler clairement, de façon lisible, les conclusions de votre réflexion”.

Ce que cela produit

De la qualité dans l’exploration du sujet, et donc dans la production : Ce processus est très simple et très facile à expliquer : il fait “baisser la pression de production”, dans laquelle tout groupe a tendance à se mettre immédiatement, au détriment de la qualité des échanges. Il permet de véhiculer l’idée de base que, pour produire quelque-chose d’intéressant, il faut d’abord avoir une bonne conversation exploratoire.

De l’implication : le fait d’écrire sur la table, inspiré du World Café, permet de mettre l’objet de travail physiquement au centre des participants.  Ceci aide à ce que chacun s’investisse pleinement dans la réflexion

Compléments

  • La marge autour du rectangle est, en fait, un espace de notes individuelles sur un support collectif, préférable dans cet exercice au bloc notes individuel.
  • La co-existence, sur un même support, des éléments de réflexion non structurés (phase 1) et de la synthèse des conclusions (phase 2) est tout à fait intéressante : elle matérialise le mouvement en deux temps dans lequel le groupe passe des “je” au “nous”.

Ingrédients utilisés

En majeure :

Illustration :

Présentation de la recette dans le cadre du bookclub

Publié par La Boetie Partners

Game Changing Conversations, voir www.laboetiepartners.com